jeudi 18 août 2011

De la dette publique et de son remboursement ... éventuel (5ème épisode)

5. Finalement, que faire pour en sortir ?

(voir l'épisode précédent)


Je n'ai évidemment pas la recette pour sortir de cette crise de l'endettement des Etats européens. J'ai seulement quelques convictions.

1. De même qu'une entreprise ne peut rembourser ses créanciers qu'avec le supplément de richesse créé par ses investissements, un Etat ne peut payer les intérêts de ses dettes qu'avec de la croissance (et malheureusement pas avec de l'inflation, car cette dernière allège certes le poids de la dette, mais accroît celui des intérêts, à cause de l'augmentation des taux qui l'accompagne, et aggrave in fine le problème). L'objectif numéro 1 de toute politique publique doit donc être la croissance, mais, dans la situation actuelle, une croissance sans accroissement de la dette publique, ce qui est évidemment un exercice difficile.

2. Pour cela, il faudra bien évidemment des augmentations d'impôt. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs.

3. Ces augmentations d'impôt ne seront acceptables et acceptées que si elles touchent de façon privilégiée les plus riches - tous les plus riches. Certains d'entre eux commencent, même en France, à s'en rendre compte (aux Etats-Unis, Warren Buffet le dit depuis longtemps).

4. L'issue n'est certainement pas dans le "moins d'Europe", mais dans le "plus d'Europe, en mieux". Une solidarité européenne est certainement nécessaire, et profitable à l'ensemble de l'Europe. Les eurobonds mutualisés sont peut-être utiles. Mais il faut aussi que chaque pays "paie le prix" (ou au moins l'essentiel du prix) de sa politique, car c'est la condition de la responsabilité. Comme le dit joliment Olivier Berruyer, "la solution a un problème d’insolvabilité face à des dettes trop importantes n’est évidemment pas un outil qui vous permet de faire encore plus de dettes". 

5. Parce que nous sommes les citoyens de pays démocratiques, nous ne pouvons pas nous décharger de notre responsabilité sur qui que ce soit. Chacun, dans son propre pays, est responsable de ses dirigeants, de leurs actes et des conséquences de ces actes (et n'oublions jamais, surtout, que les dirigeants de tous les pays démocratiques agissent en fonction de ce qu'ils pensent que leurs électeurs souhaitent !). Un pays démocratique a les dirigeants qu'il mérite.

(voir la fin)

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