jeudi 23 février 2012

B comme Banques


(suite de mon abécédaire de campagne)

La campagne présidentielle est lancée. Les programmes des principaux candidats commencent à prendre forme.

Sous forme d'un abécédaire, en passant par D comme Dette, F comme Fiscalité, I comme Inégalités, ou V comme Valeurs, je pose ici aux candidats les questions dont dépendra en grande partie mon vote en avril prochain.

Au menu aujourd'hui : B comme Banques.

Ma question

Aujourd'hui, les banques sont présentées comme responsables de tous les maux de la terre. Pourtant elles sont des instruments essentiels à l'économie et à la société. Plutôt que de les dénoncer dans des discours simplistes, ne pensez-vous pas nécessaire de réconcilier les Français avec leurs banques, et comment comptez-vous vous y prendre ?

Mon avis

On comprend facilement pourquoi les banques sont présentées, de tous côtés, comme les responsables de la situation actuelle de l'économie : pour le gouvernement actuel, il s'agit de se dédouaner de sa propre responsabilité dans la crise ; pour la gauche, le monde de l'argent est le symbole de l'injustice sociale, et doit donc être combattu ; pour les uns comme pour les autres, il s'agit de désigner un bouc émissaire qui sera facilement reconnu comme tel par le plus grand nombre - ce qu'on appelle, pour faire court, le populisme.

Désigner un bouc émissaire dans les périodes de crise, c'est facile, mais c'est dangereux. Le bouc émissaire, surtout s'il s'agit du "monde de la finance", est l'un des ingrédients des pires dérives totalitaires (voir ici).

La responsabilité des hommes politiques, c'est de dénoncer ces discours faciles et trompeurs, au lieu de les encourager, voire de s'y vautrer allégrement.

"Les banques" ont-elles une part de responsabilité dans la crise ? Sans doute, même si cette responsabilité est largement partagée par les responsables politiques.

Faut-il réformer le système bancaire ? Peut-être, mais encore faut-il avoir identifié par où il a péché, et quelles réformes sont réellement utiles, plutôt que de vouloir couper des têtes, au risque de détruire ce qui marche, pour satisfaire la vindicte populaire.

Faut-il renforcer les réglementations et les contrôles, de façon à réduire les risques systémiques engendrés par le système bancaire ? Sans doute, mais en s'assurant qu'on ne se contente pas d'appliquer la politique du réverbère, consistant à chercher la clé là où on y voit, plutôt que dans les recoins obscurs où elle se trouve réellement.

Faut-il séparer les banques de dépôt des banques d'investissement ? Peut-être, mais j'ai du mal à comprendre en quoi cela améliorerait la capacité des premières à financer l'économie.

Ce qu'on voit bien en revanche, c'est que la mise en accusation des banques et des banquiers évite à chacun de se poser la question de sa propre responsabilité. Mais c'est une autre histoire.

(à suivre)

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